Bruxelles est connue pour son art nouveau. Mais, elle recèle également une foule de petits trésors modernistes et art déco. Du luxe insolant de la Villa Empain et à la simplicité désarmante des Cités-jardins, je vous invite à embarquer pour un voyage à travers l’architecture bruxelloise des années folles …
Entre 1893 et 1914, une poignée de jeunes bruxellois participent à l’émergence de l’art nouveau en architecture : Horta, dans une veine organique. Hankar, dans une veine plus géométrique. Leurs points communs : la stylisation du vivant et l’utilisation inhabituelle de matériaux tels que le fer, l’acier et le verre. Avec la montée en puissance de l’art nouveau géométrique (sécession viennoise) et du modernisme américain, les lignes ondoyantes d’Horta sont rapidement abandonnées et remplacées par des réseaux de lignes orthogonales et les volumes simples.
Ainsi, sous l’influence d’architectes tels que Josef Hoffmann nait un courant architectural qui deviendra caractéristique de l’entre-deux-guerre et que l’on appellera « art déco ». Séduits par le cubisme, l’art nègre et le fauvisme, les architectes de ce mouvement vont introduire des formes exotiques, aux couleurs vives, des façades rythmées de bow-windows et de balcons orthogonaux, des colonnes et des pilastres orientaux, des frises stylisées, des moulures dorées, des marbres, des verreries, des ornements en fer forgé ou en bois précieux, ou encore des reliefs géométriques précolombiens, africains ou japonais.
A côté de cette architecture – qui s’adressait essentiellement à une bourgeoisie en quête de distinction sociale – se développait également un autre courant qui évitait le recours aux matériaux coûteux et aux ornementations inutiles. Il prônait la suprématie de la fonction sur la forme. Il s’agit du modernisme : emploi de matériaux nouveaux, comme le béton armé, création de volumes simples. Au début des années 1920, les architectes des « cités-jardins » introduisirent ces valeurs modernistes dans l’architecture bruxelloise, avec – notamment – la Cité Moderne, le Logis et le Floréal. Les concepteurs de ces cités construites en bordure des ville cherchaient à lutter contre la dualisation de la ville, les chancres urbains, la misère urbaine et à allier les avantages de la ville et de la campagne : créer des lieux de vie et d’habitation permettant un meilleur contact avec la nature et entre les habitants. Pour se donner les moyens d’atteindre ces objectifs, les plupart de ces cités se constituèrent en coopératives. Les gens de What For vous en diront plus ;-).
On voit également apparaître des églises modernistes et art déco – comme Sainte-Suzanne à Schaerbeek ou Saint-Jean-Baptiste à Molenbeek – des gares, des bureaux, des écoles, des hôtels, des cinémas, des commerces, des hôpitaux ou encore des entrepôts. En consultant la carte ci-dessous, je vous invite à jeter un coup d’oeil à cette fascinante architecturale des années folles, ici à Bruxelles. Puis, si cela vous donne envie d’en savoir plus sur les bâtiments de cette époque, je vous invite à participer aux excursions thématiques de l’ARAU et de ProVélo et à écouter ces deux reportages radiophoniques de RFI et de Radio Panik. Bonne exploration !