Visite de l’atelier des Lez’Arts, avec Florence Schreiber

L’atelier des Léz’Arts est un atelier d’expression artistique organisé toutes les semaines à Sainte-Marie-la-Sagesse ; une école de Schaerbeek qui voit aujourd’hui passer des enfants de toutes les nationalités. Je vous dresse ici un petit portrait de ce lieu tout à fait inattendu, en compagnie de Florence : une éducatrice passionnée …

Je me trouve au numéro 17 de la rue Seutin, à Schaerbeek, devant l’entrée des sections maternelle et primaire de Sainte-Marie-la-Sagesse. Aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec Florence Schreiber, enseignante chargée de l’organisation des ateliers d’expression artistique « les Léz’Arts ». Il est 8.20. Je l’aperçois sur les escaliers situés devant la porte principale. Elle me fait signe de la main – un enfant accroché à sa taille – me salue, en affichant un large sourire, et m’invite à rentrer dans la bâtiment. Les gosses gesticulent dans un sympathique éclat de cris et de rires. Emporté par le mouvement, nous traversons un couloir aux murs légèrement défraîchis qui nous amène dans la cour de récréation … pleine à craquer.

Il est 8.25. Avant de se mettre en rang, les enfants profitent de leurs dernières secondes de cris et de gesticulations autorisés. Puis, ils retrouvent progressivement leur sérieux, se mettent en rang et se préparent à rentrer en classe. Le bruit fait place à la rumeur, puis au silence. Aujourd’hui, les groupes des Léz’Arts jaunes et des Léz’Arts violets iront à l’atelier d’expression artistique organisé par Florence, qui a lieu – comme à chaque fois- dans une arrière-salle, accessible depuis la cour, à l’intérieur d’un bâtiment aux allures de l’école Poudlard d’Harry Potter. Une sorte de manoir orné d’une tour circulaire, avec un toit pointu.

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« L’atelier permet à ces enfants aux langues multiples de parler un langage commun et universel, celui de l’Art. Il puise son inspiration dans la philosophie du mouvement artistique COBRA par la pratique de l’expérimentation, de l’expression libre, de la collectivité et du détournement. Là où la pédagogie dominante pousse l’enfant à contrôler son geste, on apprend ici à le délier, à s’exprimer librement, à se projeter, à se démarquer, à jouer avec les abstractions de notre société pour leur donner sens et ainsi se les approprier… Le résultat importe peu, c’est le cheminement qui compte, l’erreur n’étant pas considéré comme un échec mais vu comme un pas vers la réussite… Contrôle et obligation font place ici à la liberté et l’ouverture. La pratique artistique incite l’enfant à observer l’environnement qui l’entoure, ce qui l’amène inévitablement à se poser des questions, à échanger des savoirs, des points de vue, des idées avec les autres… ce qui va lui apporter une compréhension plus grande du monde en y trouvant sa place et en permettant à l’autre d’exister ». (Florence Schreiber, le 14 juin 2015)

Aujourd’hui, Florence montrera aux enfants une série de toiles de peintres belges. Après leur avoir montré chaque œuvre – en leur demandant ce qu’ils y voyaient afin d’identifier les sujets de prédilection de chaque peintre – elle invite chaque enfant à en choisir une, et à en créer une copie à l’aide de papier carbone. Les masques de monsieur Ensor, les sombres gares de monsieur Delvaux, les portraits de Jan Van Eyck, les hommes à chapeaux de monsieur Magritte, le léopard de monsieur Khnopff … sont ensuite métamorphosés par une mise en couleur libre avec des pastels gras et des encres à dessiner. Aux murs, sont accrochés les créations réalisées aux ateliers précédents. Croyez-le où non, les auteurs de ces petits chef-d’œuvre ont entre 4 et 6 ans…Pour découvrir d’autres œuvres, je vous propose de vous rendre sur « même mon gosse aurait pu faire ça », le blog de l’atelier.

 

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Texte : Mathieu Simonson

Photos : Florence Schreiber

 

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