Vous, qui vous baladez de temps en temps au parc Josaphat, vous vous êtes tous certainement déjà arrêté devant cette statue : la statue du Dieu Borée (1922). Fils d’Eos et Astéros, il appartient à la race des Titans. Il est une des incarnations des forces primaires d’une nature sauvage et déchaînée ; et la personnification du vent du nord, l’un des 4 vents directionnels.
En observant la statue de ce Dieu perché en haut sur son rocher – le corps tendu tel la corde d’un archer prêt à tirer et le souffle dirigé vers les flots déchaînés de la mare aux canards – vous vous êtes tous certainement déjà dit (non, ne mentez pas !) « elle est jolie cette statue ». C’est vrai qu’elle est belle cette statue !
Mais, étonnés, vous vous êtes aussi probablement dit (et c’est bien normal) « mais, pourquoi » ? C’est vrai ça, pourquoi ? Imaginez une statue de Poséidon sur les rives du lac de l’Eau d’Heure, de Dionysos au couvent des sœurs carmélites de Floreffe, de Laurence d’Arabie au sommet des dunes de Blankenberghe, ou de Maurice Herzog sur les flancs escarpés de la baraque Fraiture. Tout le monde trouverait ça vachement moche. Ridicule (dans le meilleur des cas).
Pourtant – et c’est bien ce qui m’étonne – cette statue de Borée, qui surplombe la mare au canards du parc Josaphat, tout le monde la trouve jolie. Alors, je vous pose cette question qui me taraude, que le tourmente, qui me hante : comment se fait-il qu’on en vienne à trouver tellement belle une statue dont le concept artistique est au fond tellement, oui, tellement kitsch ? Ah ah, bien malin qui pourra me répondre ; ). Je vous laisse méditer…
Est-ce le talent du sculpteur – Joseph Vandamme – qui fait que nous ne percevons pas le kitsh de la chose ? Ou, est-ce notre regard, qui ne perçoit le kitsh que dans le œuvres récentes, et qui donne au contraire une sorte de noblesse au « kitsh » de nos arrière-grands-parents ?
Mais il ne souffle pas en direction de la marre,il souffle sur les passants.
C’est THE statue du parc!
oui c’est vrai 😛
mais la mare est pas loin
il souffle sur les passants? encore plus kitsch!!;)
oui mais moi, enfant, je ne traversai le pont qu’un courant à cause de sa main tendue vers nous et de son souffle de dragon! souvenir d’enfance toujours très présent quand je le croise