Depuis les attentats du 22 mars 2016, les écussons à scratch sont à la mode au sein de nos effectifs de police.
Aux écussons des zones et brigades sont venus se rajouter des écussons commémoratifs dont le plus célèbre représente les symboles locaux – l’Atomium et Manneken Pis – avec l’inscription ‘United we stand‘. Jusque là rien à redire. Sauf que d’aucuns ont profité de cette brèche pour commencer à mélanger – sur leur uniforme – des éléments de tenues privées et professionnelles … et faire passer de curieux messages.
Cette photo a par exemple été prise dans le centre de Bruxelles, le 22 décembre dernier à 13h45. On y voit un agent de police arborant sur son uniforme deux insignes, deux écussons à scratch : celui de droite est une représentation du saint-patron de la ville de Bruxelles avec l’inscription « Saint-Michael Protect Us ». Celui de gauche c’est une tête de mort, avec une devise de soudard : « one shoot, one kill, no remorse, I decide ».
Photo prise en Région Bruxelloise, le 22 décembre 2018 à 13:45
On ne va pas trop s’étendre sur la signification de cette phrase : mais, c’est clairement une apologie de la justice personnelle, affichée sur l’uniforme d’un agent de la force publique. La partie la plus gênante c’est peut-être moins le ‘no remorse’ – la vie sentimentale de cet agent ne regarde que lui – que la conclusion « I decide » qui ressemble à une volonté de se soustraire à la chaîne de commandement. Comment se fait-il que la police bruxelloise tolère ce genre de comportement au sein de ses effectifs ?
Interloqué, je suis aller poser la question au commissariat de la Ville de Bruxelles le lundi 7 janvier au soir. Je rencontre un premier agent qui me lâche un « ah oui, c’est sensible ces trucs là ». Il me dit de patienter et appelle un chef de police, qui me reçoit, et me suggère de déposer une plainte au comité P en me précisant que le comité sera sans doute occupé avec des affaires plus importantes. C’est fait : la plainte a été déposée le 16 janvier.
Texte et photo : Mathieu
