Dick Annegarn et Lhasa : deux artistes dont le français n’était pas la langue natale, mais dont l’amour de la langue a été tel qu’ils sont parvenus à l’embellir et à la libérer de certaines de ses conventions inutiles. L’Américano-mexicaine Lhasa nous a hélas quitté en 2010. Quant au Néerlandais Dick Annegarn, il est aujourd’hui en tournée et sera de passage au Théâtre 140 ce samedi 11 octobre 2014 à 20h30. Pour ceux et celles d’être vous qui ne le connaissent pas, je vous laisse savourer une de ses géniales compositions de 1977.
« Le français est une langue astucieuse qui m’a apporté l’humour. Une langue de poésie, de double sens, de non-dits. Elle est aussi infestée de lieux communs et de conventions. Par exemple « l’important, c’est la rose »… Pourquoi ? Il y a d’autres fleurs ! Il est temps d’innover. Les jeunes ne s’en privent pas, les étrangers non plus. Au Maghreb, au Québec, chez les créoles, on joue plus facilement avec le français. Y compris en y insufflant des erreurs. Il est peut-être là, mon apport : dans Ubu , je chante « Le roi est mouru » ; mon personnage est plus ridicule mouru que mort, et c’est très bien ainsi… Mais je ne suis pas sûr que les Français soient reconnaissants aux millions de francophones qui honorent leur langue de par le monde. Personnellement, je lui ai donné quarante ans de ma vie » (Télérama).
Dans son dernier disque (« Vélo va »), le Néerlandais livre de magnifiques chansons, comme « pire » : « Même timbre profond, même poésie lunaire. Et surtout même talent: le Néerlandais signe encore un grand disque, rempli de chansons majeures » (Valerie Lehoux, Télérama). En première partie du concert de ce samedi, vous pourrez écouter l’auteur-compositeur Vincent Scarito avec sa pop aux accents jazz folk. A samedi !