Saviez-vous que – à l’heure où Camille Jenatzy testait son véhicule électrique pour lui faire dépasser la barre des 100 km/h – un autre homme, dont le destin est aujourd’hui lié à l’histoire de notre commune, s’apprêtait à déposer un brevet de … « véhicule automobile aérien ». Son nom semble aujourd’hui être tombé dans l’oubli : Félix Henri Villard
Né le 14 août 1869, en France, dans le village de Torteron, le jeune Félix Henri se passionne pour les sciences, puis se lance dans des études d’ingénieur. Or, à l’époque, une idée farfelue circule dans les cercles d’ingénieurs : l’idée que le progrès technique puisse un jour permettre à l’homme de s’élever dans les airs en contrôlant sa trajectoire. Certains ingénieurs, tels que Clément Ader, prétendent par exemple pouvoir faire voler des aéronefs plus lourds que l’air, à l’aide d’un moteur.
Des brevets de « machines volantes » sont déposés. Mais, le siècle s’achève, sans que personne ne soit parvenu à faire voler un engin « plus lourd que l’air ». Félix Henri Villard croit détenir la solution. Il dessine les plans d’une machine qu’il juge capable de s’élever dans les airs, en vol stationnaire, et qu’il baptise automobile aérien (sic). Le 22 avril 1901, il introduit une première demande de brevet. Et, en juillet, un second brevet d’aéroplane à champ tournant : un appareil surmonté d’une grande voilure circulaire de 7,22 m de diamètre.
Après quelques essais malheureux de son premier engin (« L’Aviateur »), il quitte la France pour la Belgique. Il se rend au premier salon belge de l’automobile de 1902, et y expose les plans d’un disco-hélicoptère baptisé « Le Nouvel Aviateur ». Le Prince Albert de Belgique est fasciné. En 1903, il offre à Félix Henri Villard l’aide nécessaire à la construction de sa machine volante.
Cette fois, la machine est dotée d’un puissant moteur Buchet de 25 CV et de deux voilures circulaires de cinq mètres tournant en sens inverse et placées latéralement de chaque côté de la structure centrale. A peine construite, la machine de Villard devient une des curiosités du Salon de l’Automobile de 1903. Villard remonte son prototype dans la cour intérieure de l’hôtel de ville de Schaarbeek, dans l’espoir, enfin, de le faire voler. Mais le « Nouvel aviateur » ne décolle pas.
En 1907, l’intérêt du Prince Albert retombe et l’inventeur déçu abandonne ses travaux sur le vol vertical et quitte la Belgique pour rentrer au pays. Il se tourne alors vers l’avion dont les développements lui semblent plus prometteurs que ceux du disco-hélicoptère. Embauché par la société AVIA, filiale belge de la société Astra, Villard retourne en Belgique en 1909. Il dépose à nouveau plusieurs brevets et développe un hélicoptère (Ornis), qu’il tente de faire décoller en 1913. Les roues arrière de l’appareil ne se soulèvent de quelques centimètres. La machine est trop lourde : 400 kilos, pour 2,7 mètres de diamètre.
En 1914, Villard construit un second Ornis en bois avec un cadre composé de tubes en acier. Le premier essai a lieu le 30 juillet 1914. Les mouvements du siège sont censés permettre au pilote de déplacer le centre de gravité de l’appareil. Ce second helicoptère (Ornis 2) est testé à Berchem-Sainte-Agathe le 28 juin 1914. Il fait quelques tentatives de décollage le 18 décembre 1913.
Avec le soutien financier du Roi Albert, Villard construit enfin « Ornis 3 » qu’il tente de faire décoller au Chalet Royal d’Ostende. Félix Henri touche enfin au but. Mais le délenchement de la guerre met un terme à ses expériences. Villard rentre en France et s’engage à 53 ans dans le 6ème régiment d’artillerie. Le 26 septembre 1916, le brigadier Félix Henri Villard décède des suites de ses blessures au domicile de sa mère à Cahors.Sources : http://www.aviastar.org/ et http://www.unaalat.fr/