Comment le chicon fut inventé

Savez-vous que notre légume national a été « inventé » à Schaerbeek, dans la vallée de Josaphat ? C’est du moins ce que raconte la légende. Un paysan schaerbeekois parti rejoindre les troupes de la révolution belge, en 1830, aurait abandonné ses racines de chicorée dans un coin sombre et humide de sa cave. Trois semaines plus tard, de retour à son domicile, il s’aperçu que les racines avaient donné naissance à de petites feuilles amères et blanchâtres. Le witloof (littéralement, « feuille blanche ») était né. En Belgique et dans le nord de la France on l’appela « chicon ». Dans le reste de l’Europe, « endive », « barbe du Capucin » ou encore « chicorée de Bruxelles » (Cichorium intybus var. foliosum). (source).  

 

Witloof en wortel Le chicon et sa racine

Witloof en wortel
Le chicon et sa racine

Le jardinier en chef du jardin botanique, Franciscus Bresiers (1777-1844) en systématisa alors le forçage en cultivant la racine de chicorée l’hiver, à l’abri de la lumière et du gel. En 1873, Henry de Vilmorin rapporta ces mystérieuses « feuilles blanches » de l’Exposition internationale d’horticulture de Gand et les présenta à la Société nationale d’horticulture de France (1875). Le premier cageot fut vendu aux Halles de Paris en 1879 sous le nom d’endive de Bruxelles
 
 

Endive n.f. Sorte de chicorée domestique que l’on élève à l’ombre pour la forcer à blanchir. La caractéristique de l’endive est sa fadeur : l’endive est fade jusqu’à l’exubérance. Sa forme, qu’on peut qualifier de n’importe quoi, genre machin, est fade. Sa couleur, tirant sur rien, avec des reflets indescriptibles à force d’inexistence, est fade. Son odeur, rappelant à l’amnésique qu’il a tout oublié, est fade. Son goût, enfin, puisque, dit-on, de nombreux pénitents mystiques préfèrent en manger plutôt que de crapahuter sur les genoux jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle, atteint dans la fadeur gastronomique des sommets que le rock mondial frôle à peine dans la pauvreté créatrice (…). Pierre Desproges, Extrait du « Dictionnaire superflu à l’usage de l’élite et des bien nantis »

 

Disparue à la fin du siècle passé – à cause de la concurrence du waterwitloof – la culture du chicon bruxellois retrouve aujourd’hui une deuxième vie grâce aux efforts d’agriculteurs du nord de Bruxelles. Aujourd’hui, la culture du « chicon en pleine terre » n’existe plus que dans une petite commune du Nord de Bruxelles nommée « Haren » (4500 hab.). Elle peut aujourd’hui s’enorgueillir d’être devenue la « commune du chicon en pleine terre » (Brussels Grondwitloof). 
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Liens : Reportage de Brussel Nieuws, Reportage de la RTBF, Activités du Kriekelaar – « Ode aan de chicon », recettes de chicon

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