La pression de promoteurs monte en région bruxelloise. Mais, la conscience écologique aussi, comme le montrent les manifestations de ces derniers jours. Et, de plus en plus de groupes locaux se mettent en place pour défendre la place de la nature en ville.
Non loin de la place Meiser – entre la rue des Chardons et l’Avenue Cambier – se trouve par exemple un grand espace vert (totalement invisible à partir de l’espace public) et aujourd’hui menacé par un projet immobilier : 1 école privée, 70 logements et autant de places de parking. Un comité de défense du « Carré Chardons » a donc vu le jour. « Ce projet nous semble complètement démesuré » – annonce un des membres du comité, Thomas Hansenne, dans les pages de la DH – « Nous sommes dans une ère où il faut privilégier les espaces verts, la culture locale, etc. Tout le monde est à la recherche de ces rares coins verts de la ville, où on pourrait cultiver soi-même ses légumes. Dans le carré des Chardons il y a une vingtaine de potagers.«
Le Comité de défense du Carré des Chardons propose une lettre type que les citoyen(ne)s bruxellois(es) concerné(e)s par la défense de la nature en ville peuvent adresser par courrier électronique au Collège des Bourgmestre et Échevins.
Merci pour votre article. Je fais partie du comité de défense. Il faut de la cohérence: La politique de la ministre de l’environnement tente de promouvoir la production alimentaire locale et satisfaire 30% des besoins pour 2025. Ce n’est pas en supprimant ces lieux biodiverses qu’on va y arriver.
Quelles sont les alternatives pour absorber la croissance démographique? Qui est disposé à céder sa maison en vue de sa démolition et de son remplacement par un immeuble à appartements?
« Tout le monde est à la recherche de ces rares coins verts de la ville » – Je pense qu’il est plus urgent d’offrir suffisamment des logements valables, parce que disposer d’un logement passe certainement avant de disposer d’un coin vert pour beaucoup de monde à Bruxelles.
Concernant précisément ce carré Chardon, il est situé à un jet de pierre d’une gare du réseau S (gare désormais bien desservie) et de lignes de trams très commodes. Il serait à priori logique de densifier l’habitat dans de telles zones, plutôt que d’étaler l’habitat dans des zones moins bien dotées en transports en commun.
@Nicolas, en effet, il y a déjà un beau projet de densification dans la zone, ça s’appelle « Projet Josaphat », sur le site de l’ancienne gare de triage. +1500 logements prévus sur une zone à aménager de 33,5ha.
On peut dans ce contexte éventuellement considérer conserver l’espace constitué par le Carré Chardons’ .
Bonjour à tous et toutes,
Je prends la peine de réagir puisque je sympathise avec Ezelstad/Dewey et entre autres son journalisme d’investigation.
Après 2 semaines de propagande dans la presse d’égout en faveur de ce comité de « quartier » (?) rené comme un phénix de ses cendres je me permets d’évoquer ici comme droit de réponse quelques points par rapport à ce projet immobililier.
Bonne lecture.
Thierry
parent à Pistache, école publique & bilingue NL/FR concerné par le projet
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* L’espace vert constituant l’entièreté de l’îlot est réaménagé sous une autre forme en garantissant une qualité de vie en ville au cœur d’un espace vert. Nous souhaitons une architecture qualitative à échèle humaine et conviviale.
* Le fait de clôturer l’ilot le long de l’alignement de sa quatrième face (côté chemin de fer), va dans le sens des politiques environnementales et urbanistique car cela rend l’intérieure de l’ilot plus silencieux. (Voir étude sonore inclus dans le dossier).
* Le réaménagement des espaces extérieures et le programme pédagogique de l’école entrainera automatiquement une autre qualité de vie social pour l’ensemble des habitants de l’ilot.
* Bien évidemment, nous souhaitons que les quelques personnes qui cultivent les potagers (et qui y accèdent actuellement sans droits) soient inclues à notre projet pédagogique et partagent avec les enfants et les parents des moments d’échange et de partage.
* Lors de l’achat des appartements, signer une charte de bien vivre ensemble, de respect des espaces verts et de la philosophie de l’école sera obligatoire pour les acquérir.
* Les constructions implantées à bonne distance et intégrées dans l’espace vert créeront avec les 6 zones vertes spécifiques faisant partie de l’école, ainsi que les 3 zones spécifiques de la partie résidentiel, un nouvel environnement où les enfants découvriront la nature, où les habitants de l’ilot profiteront d’une ambiance verte et calme. En outre, le but est d’impliquer les habitants dans la réalisation finale de la partie paysager pour qu’une interaction se crée entre les résidents actuels, les nouveaux habitants, les parents et les enfants. Tout cela sans pollutions sonores et atmosphériques.
* Une entrée d’école bien aménagée pour piétons et cyclistes, et à l’échelle d’une école à taille humaine (que l’on pourrait qualifier d’école de village). N’oublions pas qu’il y a seulement une classe par année et maximum 20 enfants par classe. Pas question de faire entrer des voitures (sauf livraison occasionnel), la sécurité des enfants doit rester une priorité. De plus, n’oublions pas que la majorité des 130 élèves actuels habitent à moins de 1 km de l’école et ne créeront donc pas d’engorgements pour les résidents.
* L’école a une pédagogie active qui valorise toutes les bonnes pratiques écologiques (se rendre à l’école à pied ou à vélo).
* Vue que les constructions seront réalisées à une bonne distance, l’écran vert sur la limite parcellaire sera maintenu – voir même renforcé. L’aménagement ne créera pas de vis-à-vis importants pour les riverains de la rue des Chardons, de l’avenue Ernest Cambier et l’avenue Rogier.
* Enfin, vu le maintien et le renforcement maximal de la végétation existante côté riverains et vu qu’un projet d’aménagement de ‘plaine de jeu verte’, cela n’affectera pas la nature des sols.
Conclusion
Le terrain constructible (dicté par le PRAS) pour sa plus grande partie actuellement inoccupée, et laissé vacant (voir dossier photographique inclus dans le permis), sera embelli et transformé en un petit paradis ou la culture de potagers restera possible, certes sous une nouvelle forme et en étroite collaboration avec les nouveaux habitants, les parents et les élèves. La qualité de l’espace vert sera mis en évidence sur l’ensemble de l’ilot et elle créera une nouvelle vie sociale bien plus large. En effet, aujourd’hui, seul quelques privilégiés profitent de cet espace.
L’accessibilité de ce nouveau lieu permettra aux voisins de l’ilôt n’ayant pas de jardin, de venir échanger et dans un endroit inspirant et aménager avec soin pour de jeunes enfants, me paraît un projet tout à fait louable et respectueux de l’humain et de la nature.