Le collectif PlanB qui veut sauver un des plus anciens potagers de Bruxelles, avance dans le noir et réagit face aux expulsions. Le collectif « plan B » n’a pas ménagé ses efforts pour préserver l’un des plus anciens potagers de Bruxelles, rue Navez à Schaerbeek, cultivé depuis 87 ans. En vain, car les conclusions de l’étude de pollution, initialement prévues pour le mois de mai ne sont toujours pas rendues publiques. Le collectif est temporairement interdit d’accès, par précaution sanitaire. Il trépigne face aux échéances. Depuis novembre 2016, une petite partie du jardin a été investie par quelques familles habitant des logements précaires. Les expulsions commencent.
Courage et ténacité face à l’administratif
Depuis un an le collectif veut trouver avec la Commune, Infrabel et Bruxelles Environnement, un moyen intelligent de gérer la pollution sur cette parcelle du Quadrilatère Nord, tout en permettant l’accès à un beau coin de verdure dans un quartier qui en manque. C’est aussi un collectif courageux qui a tenu bon face aux incendies criminels, à une porte ouverte en permanence aux dépôts clandestins, à des seringues laissées à l’abandon, aux trafics en tous genres. Des situations qui auraient pu être évitées par une meilleure réactivité des autorités et d’Infrabel aux alertes et appels à l’aide des jardiniers.
L’étude de pollution toujours secrete
Plan B espère toujours avoir accès rapidement au texte de l’étude de pollution et à ses conclusions, retardées depuis quatre mois. C’est une étude indispensable pour distinguer les zones dangereuses, dans l’espoir d’adapter la disposition des aménagements et de cibler les zones d’expérimentation scientifique. Infrabel et Bruxelles Environnement font la sourde oreille, malgré des arguments juridiques soutenables.
Le collectif Plan B, porteur de l’initiative « Navez Possible(s) », est bien conscient des risques liés à la pollution du terrain, notamment de l’amiante sous forme de plaques ou mêlée au sol, mais aussi de métaux lourds et d’huiles minérales. Ces pollutions dites « orphelines » sont historiques (entre autres à cause de mauvais remblais), et ne sont pas le fait des dépôts récents, situés hors des jardins.
Des expériences innovantes de dépollution
La phytoremédiation est une méthode de dépollution utilisant des plantes qui captent certains polluants du sol. Elle est testée sur le site en collaboration avec des chercheurs de l’ULB. Le collectif souhaite aussi tester certains champignons qui pourraient être efficaces pour rendre l’amiante moins dangereuse.
Une disposition raisonnée des aménagements, agencés en fonction des impératifs du sol est à l’étude. Les constructions, telles que les bacs de fleurs, les serres, composts, etc. peuvent être placées à des endroits judicieux. Ici encore, une connaissance précise du sol et des polluants qu’il contient est indispensable.
Une disposition raisonnée des aménagements, agencés en fonction des impératifs du sol est à l’étude. Les constructions, telles que les bacs de fleurs, les serres, composts, etc. peuvent être placées à des endroits judicieux. Ici encore, une connaissance précise du sol et des polluants qu’il contient est indispensable.
Une collaboration à revoir, et plus de transparence
L’absence de danger pour la santé des jardiniers est une condition à l’obtention d’un budget de 11500 euros, qui viendraient s’ajouter aux 5000 déjà reçus de la Fondation Roi Baudouin pour soutenir le projet. Cette condition s’avère difficile à prouver sans l’aide des documents d’analyse du sol.
L’administration communale, Bruxelles Environnement et Infrabel se sont montrées frileuses à l’idée d’une participation directe et régulière, préférant se parler entre elles et communiquer par « séance d’information » tous les six mois. « Ce qui nous ennuie le plus, c’est de ne pas pouvoir collaborer plus efficacement avec elles, malgré certaines personnes de bonne volonté qui relaient nos demandes. C’est une sorte d’obscurantisme administratif, qui est en totale contradiction avec l’appel à participation des partis politiques. Ils veulent renouer avec la confiance des citoyens mais font faux-bond sur le terrain », avance un membre du collectif.
Un avenir incertain
Aujourd’hui, l’étau se resserre un peu sous la forme d’une barrière sécurisée qui empêchera physiquement l’accès au site à partir du mardi 5 septembre, tandis que plusieurs familles habitant les lieux seront expulsées le même jour et qu’aucune information ne circule sur leur éventuelle prise en charge.
La presse relaye les portes paroles d’Infrabel et de la commune, mais omet jusqu’à présent de parler des jardiniers. L’endroit est décrit comme un chancre dangereux et jonché d’immondices. Il s’agit en fait d’un petit coin de paradis! Pas plus que les jardiniers, les habitants menacés d’expulsion n’ont eu voix au chapitre dans les médias.
Les membres du collectif quant à eux restent dans le flou sur l’accès futur au site.
Site ::: http://www.navezpossibles.net/
Facebook ::: https://www.facebook.com/navezpossibles
Twitter ::: https://twitter.com/Navez_possibles
Contact ::: planb@riseup.net
La Pétition
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Article publié initialement sur www.tuiniersforumdesjardiniers.be
C’est bien triste 🙁
Que vont devenir les griottiers plantés là par l’équipe du Kriekelaar avec Philippe Debroe?