Vous n’êtes pas sans savoir que – ce dimanche – nous laisserons toutes et tous la voiture au garage. Ce sera… la journée sans voiture. A l’approche de cet événement « festif », j’entends de nombreuses voix qui s’élèvent en signe de soutien, de solidarité et de sympathie à l’égard de ces hommes et de ces femmes pour qui cette « journée sans voiture » n’est pas vraiment synonyme de fête.
Je vous parle de ces ceux et celles qui conduisent, attendent, déjeunent, téléphonent, angry-birdisent, tinderisent, dorment, fument, mangent des sandwiches au pâté, font des sudokus… bref vivent toute l’année, weekends inclus, dans leurs voitures, à l’intérieur des bouchons. Eh bien, je vous le dis avec émotion : ces marques de soutien à leur égard me font chaud au coeur.
« On est avec vous les gars! » Tenez le coup! » « On vous aime! ».
Je tiens, moi aussi, à leur manifester ma plus profonde sympathie. Mes pensées s’adressent plus particulièrement à ces dizaines de milliers de Bruxellois(e)s qui ont courageusement décidé que la voiture resterait pour eux le seul moyen de transport possible. Ils sont prisonniers d’un trafic automobile qu’ils n’ont pas choisi !
Les autorités régionales, non contentes de les avoir maintenus 364 jours en voiture, leur préparent aujourd’hui une journée … sans voiture. Le ministre de la Mobilité s’apprête en effet à leur expliquer – tel un geôlier réjoui par la souffrance de ses détenus – le déroulement de ce rituel barbare et humiliant : dimanche matin, ils devront sortir de la voiture et marcher (avec leurs propres pieds, de surcroit) au milieu d’une foule de « gens ».
« Le cycliste de la journée sans voiture est définitivement le prédateur le plus nuisible, le pire psychopathe, le pire danger public, depuis le gaz moutarde et le bacille de Koch. (…) Un être purement pulsionnel, un natural born killer animé de la rage de celui qui, toute l’année, s’est retenu et qui en ce jour de septembre sans voiture lâche tout dans un déchaînement de violence aveugle. » (Le Café serré de Thomas Gunzig, 19 septembre 2012)
A tous ces hommes et ces femmes qui pâlissent aujourd’hui fébrilement à l’approche de cette horrible journée du dimanche 17 septembre, je tiens moi aussi à dire : « On est avec vous! Tenez le coup! ». Suivez attentivement les instructions ci-dessous et ce ne sera qu’un bref et difficile moment à passer. Sachez que, pour vous aider (et pour nous aider toutes et tous) dans cette dure épreuve, les autorités régionales ont prévu des « activités ». Qu’est-ce qu’une activité me direz-vous? Eh bien, une activité est une sorte de patch anti-bagnole que l’on vous prescrit afin que vous puissiez vous détacher du volant pendant quelques minutes. C’est ultra-chiant, mais ça marche.
Ce dimanche, entre 9 et 19h – alors que vous serez injustement privés de vos appendices podaux – vous sentirez naturellement la nervosité qui vous gagne ; peut-être au point de vouloir griller impulsivement un demi-réservoir de diesel à volle gas sur la petite ceinture. Eh bien, pas de panique ! Il vous suffira de vous coller à une de ces « activités » aux noms insupportables (« balade à vélo », « parcours bucolique », « éveil à la mobilité douce« , « réappropriation de l’espace public ») et d’attendre que le temps passe. Et – qui sait – peut-être irez vous jusqu’à passer un « bon moment » …
Courage.
A Schaerbeek :
- Visite de la Friche Josaphat : Dimanche 17 septembre à 12.00.
- Terdelt en-jeux mobilités ! Cité-jardin Terdelt, dimanche 17 septembre de 10h à 17h
- Schaerbeek Village : Place de la Reine, le 17/09 de 10h à 17h