Le collectif « Plan B » défend une alternative innovante et citoyenne à la simple fermeture des jardins de la rue Navez. Suite à une étude de pollution du sol d’Envirosoil, Bruxelles Environnement a demandé à la commune de Schaerbeek, gestionnaire des jardins depuis 2014, de prendre des mesures de sécurité. Cet écrin de verdure où poussent légumes et fruits depuis 1930, seul espace vert dans un quartier densément peuplé, a été fermé le 15 mai dernier pour une durée indéterminée. Une réunion d’information organisée par Plan B se tiendra le dimanche 28 mai à 14h, 60 rue Gallait à Schaerbeek.
Quand les pouvoirs publics découvrent un terrain pollué, ils pensent en général à une de ces trois solutions : l’assainissement intégral (procédure coûteuse d’excavation et de remplacement du sol pollué), le recouvrement du sol (pour diminuer légèrement les risques d’exposition à la pollution), et enfin les « restrictions d’usage« , voire la fermeture pure et simple du site pollué. Dans le cas des potagers Navez, c’est cette dernière option qui a été choisie, en urgence et sans concertation avec les usagers du lieu.
Le Collectif « Plan B » – qui regroupe des riverains, des jardiniers, mais aussi des chercheurs et des associations – propose aujourd’hui une quatrième solution : laisser les usagers du terrain développer par eux-mêmes un plan alternatif de décontamination du sol à partir de leurs propres connaissances et savoir-faire. Ils suggèrent notamment d’employer des techniques de phytoremédiation et de mycoremédiation.
« La phytoextraction, est une approche novatrice et respectueuse de l’environnement pour dépolluer des sols contaminés. Elle consiste en l’extraction des métaux du sol par leur accumulation dans les parties aériennes de certaines plantes, dites hyperaccumulatrices. Ces plantes sont ensuite récoltées et exportées du site, permettant de diminuer les concentrations en métaux dans le sol. Le tabouret des bois (Noccaea caerulescens, famille des Crucifères) est une plante qualifiée d’« hyperaccumulatrice » de zinc (Zn), nickel (Ni) et cadmium (Cd). Elle est une espèce candidate idéale pour la phytoextraction en ville ». (Source : www.navezpossibles.net)
Cette solution permettra aux jardiniers et aux riverains de continuer à assurer une présence citoyenne sur le terrain et surtout de continuer à faire exister ce lieu, qui est un point lien social absolument essentiel dans un quartier très minéral, qui compte très peu d’espaces verts. Bref – plutôt que de fermer le site pour confier le travail de dépollution à un bureau d’experts – il serait cohérent de se servir de l’expertise de l’IBGE pour soutenir le travail de dépollution qui a été initié par les usagers du terrain. Ce serait en tous cas cohérent avec la politique de « soutien aux initiatives citoyennes » que défend Bruxelles Environnement.
Le collectif vient de lancer une pétition afin de demander un accès au site, aux rapports d’analyse du sol et aux débats. Il souhaite par ailleurs obtenir un véritable réel de la Commune et du propriétaire – Infrabel – pour sécuriser les lieux. En contrepartie, le collectif propose de « poursuivre le projet pilote de dépollution du sol par phyto- et myco-remédiation, d’y poursuivre les activités sans dangers pour la santé telles (culture en bacs, compostage, apiculture, …), et enfin de continuer à contribuer à l’amélioration de la qualité de la vie de ce quartier totalement délaissé.
Pour en savoir plus …
Contact : planb@riseup.net
GSM : 0483 01 54 09 – Clémentine Delahaut
Site Web : http://www.navezpossibles.net
Facebook : https://www.facebook.com/navezpossibles
Twitter : https://twitter.com/Navez_possibles