Je vous parlais, il y a quelques semaines, des étagères publiques qui apparaissent aujourd’hui dans nos rues, et qui permettent aux gens d’échanger leurs bouquins. Aujourd’hui, une association everoise (Corvia vzw) a l’idée géniale d’importer – chez nous – le concept du « frigo public ». Une solution intéressante pour lutter contre le gaspillage alimentaire.
L’idée nous vient d’Allemagne. Il existe là-bas une centaine de sites de « foodsharing » alimentés par plus de 9000 membres (foodsavers). Il s’agit de réfrigérateurs publics, mis à disposition de tous, et qui permettent aux gens de vider leurs frigos un lendemain de fête ou la veille d’un départ en vacances. Résultat : moins de gaspillage alimentaire, et plus de solidarité entre voisins. Dans la seule ville de Berlin, il existe aujourd’hui une douzaine de sites de ce type, équipés d’étagères à nourriture et de réfrigérateurs.
Le principal initiateur de ce mouvement allemand de foodsharing s’appelle Valentin Thurn. En 2010 – après la sortie de son film sur la gaspillage alimentaire (Taste the Waste) – il décide de mettre les mains à pâte et de lancer une plateforme de partage de nourriture. Pour assurer la pérennité de son système, il met en place quelques mesures de sécurité et des règles de bonne conduite… Et, contre toute attente, ça fonctionne !
« As a rule of thumb, people should share food that they would want to eat themselves (…). While there have been problems with members being rude or greedy, so far no one has complained of getting sick. » (New York Times, 26 nov. 2014).
En Belgique, le mouvement du foodsharing en est encore qu’à ses débuts. Il a commencé à Gand, il y a quelques semaines, et s’implante aujourd’hui à Bruxelles, dans la commune Schaerbeek pour être plus exact. L’association everoise Corvia vzw – qui a pour objectif d’offrir un soutien aux personnes sans-abris – vient en effet de mettre en place un réfrigérateur public à l’entrée du numéro 444 du Boulevard Lambermont. Du coup, je suis allé y faire un tour ; ce qui m’a permis de faire la connaissance d’Alex et son collègue ; tous deux étaient occupés, ce midi, à serrer les derniers boulons de la machine. A l’heure où vous lisez cet article, le frigo doit être en état de marche.
Maintenant, comment l’association compte-t-elle s’y prendre pour séparer le bon grain de l’ivraie ? Voici la réponse de Corvia. « Les boissons alcoolisées, ainsi que les bouteilles ou les aliments dont la date de péremption est dépassée ne sont pas les bienvenus. Quand il se agit de plats préparés une étiquette doit en indiquer la composition et la date de fabrication ». Un employé de l’association se chargera par ailleurs – quotidiennement – de vérifier la qualité des produits mis à disposition des passants.
« De open koelkast komt langs de Lambermontlaan ter hoogte van nummer 444, in de buurt van tram- en bushalte Chazal. Mensen kunnen er eten in achterlaten voor minderbedeelden. Alcoholische dranken, reeds geopende flessen of voedsel dat reeds over datum is zijn niet welkom. Als het om klaargemaakt eten gaat, moet een etiket meegeven wat de ingrediënten zijn alsook de aanmaakdatum. De koelkast is een initiatief van de vzw Corvia uit Evere en is geïnspireerd op een recent voorbeeld in Gent. Een medewerker van de vzw zal dagelijks toezien op het gebruik van de koelkast. De vzw Corvia bestaat ondertussen vijf jaar en is bekend van de organisatie van Mister en Miss Dakloos en de voedselbedeling in het Centraal Station » (brusselnieuws, 21 dec. 2014).
Aujourd’hui, je commence à trouver l’idée intéressante, mais j’avoue que ma première réaction face à cette initiative a plutôt été le scepticisme. Il y a quelque chose dans l’open koelkast qui s’apparente (un peu) à une sorte de roulette russe alimentaire : tu pêches un truc dans le frigo, tu en vérifies la provenance, tu avales, et tu vois si tu survis … ou pas.