Le weekend dernier se tenait – dans le bâtiment des Halles de Schaerbeek – un salon du financement participatif (Europe Refresh). Cette année, les organisateurs de ce salon ont accordé beaucoup d’importance au monde du journalisme et de l’édition : documentaires, journaux, revues, sites d’information… Voici quelques-uns des projets journalistiques et éditoriaux qui ont attiré mon attention. Longue vie à eux !
1. Connected walls
Un mur est tombé. C’était le 9 novembre 1989. Vingt-cinq ans plus part, l’humanité est divisée par 41 murs de séparation (Etats-Unis/Mexique, Arabie Saoudite/Irak, Israël/Palestine, Inde/Bangladesh, Espagne/Maroc, Chypre, Corée…). Le réalisateur Sébastien Wielemans a pour projet de mettre en relation les vies de populations qui sont aujourd’hui divisées par ces murs («Connected Walls»). Ce projet transmédia va cibler le mur entre les Etats-Unis et le Mexique ainsi que la barrière entre le Maroc et l’enclave espagnole de Ceuta. « A travers le regard de réalisateurs locaux travaillant en duo, et l’action des internautes, «Connected Walls» va nous prouver que les technologies en ligne peuvent amener le dialogue, et briser virtuellement ces structures qui séparent physiquement les peuples entre eux ».
2. EurOpinion
Les politiques européennes, ça intéresse assez peu les gens, mais ça les affecte énormément. C’est en partant de ce constat que Mathieu, Mathias, Basile et Tiphaine ont voulu lancer leur ASBL CitizenMotion, et préparer un nouveau site d’information européenne : EurOpinion. Ils cherchent aujourd’hui les fonds nécessaires au lancement du site. « En mai dernier, nous sommes tous allés voter pour élire les députés qui nous représenteraient au Parlement européen. Tous ? Le taux de participation en 2014 était de 43%, et cela ne fait que diminuer depuis les premières élections de 1979. Les citoyens se sentent de moins en moins concernés par les décisions qui se prennent au sein des institutions alors même que celles-ci influencent près de 70% de nos législations nationales. Avec la plateforme web interactive EurOpinion, nous voulons pouvoir recréer ce lien entre les citoyens et les institutions, réduire l’immense fossé qui semble les séparer, redonner du sens à la notion de démocratie représentative et participative en Europe ».
3. Médor
Médor fait un peu penser à XXI ou à 24h01 : c’est un magazine trimestriel d’enquêtes et de récits, de 128 pages ; des enquêtes au long cours, des reportages et des portraits, centrés sur la Belgique. « Médor va au fond des choses. Il enquête, fouine et insiste. Il prend le temps de voir plus loin, au delà des apparences. Il cherche à comprendre les faits, trouver une parcelle de vérité sur laquelle poser un regard en se permettant un point de vue. Médor entend cultiver le plaisir de lecture retrouvé. Informer en amusant. Les journalistes qui pensent Médor sont des producteurs de sens fiers de leur métier, de leur passion. Mais aujourd’hui, ils ont mal au stylo parce que le métier s’abîme, parce que l’urgence ronge le sens, parce que le moindre fait divers bouscule les priorités de la presse. Alors Médor tente de réinventer les mécanismes de production de l’information »
4. Deux autres projets éditoriaux : Street/book et Papier Machine
Il me reste à vous parler de deux projets éditoriaux qui ne sont pas journalistiques mais artistiques. Premièrement, Street/book qui propose de mettre en écho des poèmes ou de textes courts par des artistes contemporains. Et, deuxièmement, Papier Machine : « revue grenade qui a décidé de soustraire sa tête à la guillotine du tout numérique », Papier Machine élira, deux fois par an, un mot comme rédacteur-en-chef. L’équipe de la revue cherche aujourd’hui à financer un deuxième numéro.