Vous n’êtes pas sans savoir que – ce dimanche – nous laisserons toutes et tous la voiture au garage. Ce sera… la journée sans voiture. A l’approche de cet événement « festif », j’entends de nombreuses voix qui s’élèvent en signe de soutien, de solidarité et de sympathie à l’égard de ces hommes et de ces femmes pour qui cette « journée sans voiture » n’est pas vraiment synonyme de fête.
Je vous parle de ces ceux et celles qui conduisent, attendent, déjeunent, téléphonent, angry-birdisent, tinderisent, dorment, fument, mangent des sandwiches au pâté, font des sudokus… bref vivent toute l’année, weekends inclus, dans leurs voitures, à l’intérieur des bouchons. Eh bien, je vous le dis avec émotion : ces marques de soutien à leur égard me font chaud au coeur.
« On est avec vous les gars! » Tenez le coup! » « On vous aime! ».
Crédit photo : George Gavanas
(http://gavanas.com/)
Je tiens, moi aussi, à leur manifester ma plus profonde sympathie. Mes pensées s’adressent plus particulièrement à ces dizaines de milliers de Bruxellois(e)s qui ont courageusement décidé que la voiture resterait pour eux le seul moyen de transport possible. Ils sont prisonniers d’un trafic automobile qu’ils n’ont pas choisi !
Les autorités régionales, non contentes de les avoir maintenus 364 jours en voiture, leur préparent aujourd’hui une journée … sans voiture. Le ministre de la Mobilité s’apprête en effet à leur expliquer – tel un geôlier réjoui par la souffrance de ses détenus – le déroulement de ce rituel barbare et humiliant : dimanche matin, ils devront sortir de la voiture et marcher (avec leurs propres pieds, de surcroit) au milieu d’une foule de « gens ».
« Le cycliste de la journée sans voiture est définitivement le prédateur le plus nuisible, le pire psychopathe, le pire danger public, depuis le gaz moutarde et le bacille de Koch. (…) Un être purement pulsionnel, un natural born killer animé de la rage de celui qui, toute l’année, s’est retenu et qui en ce jour de septembre sans voiture lâche tout dans un déchaînement de violence aveugle. L’Homme est fondamentalement mauvais, et la journée sans voiture en est la confirmation. A Bruxelles, la journée sans voiture c’est une sorte de retour à l’état de nature. C’est la fin de la civilisation. C’est l’humain dans toute son épouvantable réalité » (Le Café serré de Thomas Gunzig, 19 septembre 2012)
A tous ces hommes et ces femmes qui pâlissent aujourd’hui fébrilement à l’approche de cette horrible journée du 21 septembre, je tiens moi aussi à dire : « On est avec vous! Tenez le coup!« . Suivez attentivement les instructions ci-dessous et ce ne sera qu’un bref et difficile moment à passer. Sachez que, pour vous aider (et pour nous aider toutes et tous) dans cette dure épreuve, les autorités régionales ont prévus des « activités ». Qu’est-ce qu’une activité me direz-vous? Eh bien, une activité est une sorte de patch anti-bagnole que l’on vous prescrit afin que vous puissiez vous détacher du volant pendant quelques minutes. C’est ultra-chiant, mais ça marche.
Ce dimanche, entre 9 et 19h – alors que vous serez injustement privés de vos appendices podaux – vous sentirez naturellement la nervosité qui vous gagne ; peut-être au point de vouloir griller impulsivement un demi-réservoir de diesel à volle gas sur la petite ceinture. Eh bien, pas de panique ! Il vous suffira de vous coller à une de ces « activités » aux noms insupportables (« balade à vélo », « parcours bucolique », « éveil à la mobilité douce« , « réappropriation de l’espace public« ) et d’attendre que le temps passe. Et – qui sait – peut-être irez vous jusqu’à passer un « bon moment ». Dieu vous en garde…
Courage.
« Activités » schaerbeekoises
Vendredi à 17h : Apéro-vélo
Amis de la bonne chère, il ne vous reste plus que quelques heures pour vous inscrire à la « balade-apéro » de ce vendredi. Elle partira de la place Colignon, le vendredi 19 septembre à 17.00. Ce sera le point de départ d’un parcours à vélo à travers différents quartiers de de la commune… Arrivée à 19.00 aux Apéros du parc Josaphat. Vélos non fournis. Inscription obligatoire (mobilite@schaerbeek.irisnet.be). Merci de bien spécifier votre nom et téléphone de contact.
Samedi à 14h30 : Promenade guidée à vélo
ProVélo organise une promenade à vélo intitulée « Schaerbeek et Evere, mémoire de guerre ». Départ à 14.30, à Mérode, devant les grilles du parc du Cinquantenaire. « Le parcours traversera le quartier européen pour s’orienter ensuite vers les champs de repos de Schaerbeek et Bruxelles-Ville tout en s’arrêtant devant de nombreux monuments liés à la mémoire des conflits. (…) Les monuments évoquent la résistance, la volonté de préserver les libertés fondamentales, ils sont le trait d’union entre hier et aujourd’hui ».
Samedi à 20h : La Terre à bicyclette
Le Centre Culturel de Schaerbeek et le service Mobilité de la commune organisent (de 20:00 à 21:00), au 91 de la rue de Locht, une projection suivie d’un débat en présence des auteurs du film « La Terre à bicyclette ». « En 2004, Alice et Andoni décident d’enfourcher leurs bicyclettes et de tout quitter, entamant un voyage plein d’incertitudes. Au final, ils pédaleront 7 ans, parcourront 5 continents et une cinquantaine de pays. Pendant cette aventure, leurs enfants verront le jour, Maia nait en Belgique en 2007 et Unai en Bolivie, en 2011. Ce film retrace leur aventure en famille mais surtout il nous invite à gouter à la poésie du voyage et à admirer la beauté du monde qui nous entoure. Les auteurs : Alice Goffart est belge et anthropologue, Andoni Rodelgo est basque et ingénieur. Ils se sont rencontrés en Ecosse, ont étudié à Londres, travaillé à Bruxelles, jusqu’à ce qu’ils décident de tout quitter pour partir découvrir le monde à vélo ».
Dimanche à 10h : Zone résidentielle, mode d’emploi
Dimanche, de 10:00 à 17:00, le quartier Terdelt est en fête. Sur la Place Foucart et la rue Guffens, vous verrez une foule d’activités ludiques pour enfants et adultes : vélo, cuistax, trotinette, roller, skate, ping-pong, pétanque … « Près de 90 ans après sa première inauguration, en 1926, le quartier Terdelt fête la fin des travaux de rénovation ce 21 septembre. Entièrement rénové de façade à façade, le quartier Terdelt est désormais une « zone résidentielle », ou zone 20 km/h. Venez nombreux constater le résultat lors de l’inauguration festive de ce quartier ! »
Dimanche à 10h : Rallye « Bruxelles 14-18 »
Rendez-vous tous à 10h à la maison de cyclistes (rue de Londres 15, Ixelles). « Ce parcours avec roadbook, d’une petite vingtaine de kilomètres, parcourra les rues d’Uccle, Ixelles, Etterbeek, Schaerbeek et de Bruxelles-Ville. Au travers de lieux comme des écoles, cimetières, maisons communales, hôpitaux… par des monuments, noms de rues, le parcours évoque la résistance, celle d’Edith Cavell et Philippe Baucq, les restrictions et la privation de liberté mais aussi la reconstruction qui suivit la Grande Guerre ». (info : 02 502 73 55, info@provelo.org).
Dimanche à 10h30 : les 10km du BON
Le Brussels Onthaalbureau (BON) fête son 10ème anniversaire et en profite pour vous convier à quelques activités. Rendez-vous à 10h30 au numéro 10 de la place Colignon. A 11h et 11h15, débuteront les parcours de 10km pour joggeurs et cyclistes. A 11h30, débutteront les parcours de 5 km pour joggeurs et promeneurs. Arrivée vers 12.00-12.30 à Molenbeek (35, rue de l’Avenir). Une boisson et une collation vous sont offertes ! L’après-midi, le BON organise pour vous un atelier sur l’Intégration civique à Bruxelles et un atelier Boca Mundo (NL/FR), la rencontre avec l’autre. Inscription obligatoire avant le 15/9 via info@bon.be ou au 02/411.35.01. Prendre son propre vélo pour les activités cyclistes.
Dimanche à 14h00 : Promenade guidée à vélo (bis)
ProVélo organise dimanche après-midi une promenade à vélo intitulée « Schaerbeek et Evere, mémoire de guerre ». Départ à 14.00, à Mérode, devant les grilles du parc du Cinquantenaire. « Le parcours traversera le quartier européen pour s’orienter ensuite vers les champs de repos de Schaerbeek et Bruxelles-Ville tout en s’arrêtant devant de nombreux monuments liés à la mémoire des conflits. (…) Les monuments évoquent la résistance, la volonté de préserver les libertés fondamentales, ils sont le trait d’union entre hier et aujourd’hui ».
_ par Mathieu
