Quelqu’un m’a fait remarquer que « La Cité des Ânes » faisait l’impasse sur les questions d’insécurité. C’est vrai, nous n’avons encore jamais parlé d’agressions et d’attaques au couteau sur ce site. Il y a, je crois, deux raisons à cela.
(1) Nous avons voulu prendre le contre-pied d’un discours médiatique que nous jugeons incomplet et stigmatisant : Je vous invite, pour la petite expérience, à taper le mot « Schaerbeek » dans le moteur de recherche de Google Actualités, et à me dire si vous trouvez que la description qui est faite de notre localité correspond (oui ou non) à l’idée que vous vous en faites. Aussi loin que je m’en souvienne, les médias ont toujours eu tendance à représenter Schaerbeek sous le prisme de la « violence de rue » et de la « criminalité ». Imaginez que, demain, les médias ne plus parlent de l’avenue Louise que sous l’angle de la prostitution, du bois de la Cambre sous l’angle des enlèvements et de la consommation de drogues et de la commune d’Uccle sous l’angle de la fraude fiscale… les gens du sud-est de Bruxelles ne se sentiraient-ils pas offensés ? Dans le nord et l’ouest de Bruxelles, les gens connaissent ce genre de stigmates depuis toujours et finissent presque par trouver ça « normal ».
(2) Sur ce site, nous veillons à ne pas parler de « dangers » sans en comprendre les causes (et à ne pas parler de « problèmes » sans envisager en même temps un début de solution). Il existe, dans cette ville, une poignée de gens malveillants. Mais ce n’est pas en brandissant leurs images – façon Roger Gicquel – que l’on parvient à « conjurer la mal ». Il ne suffit pas d’affirmer qu’il y a de la violence dans certains quartiers de Schaerbeek. Il faut aussi en comprendre les causes. Prenez le problème du harcèlement de rue. Où se trouve la cause ? Dans l’esprit des petits agresseurs, ou dans les images sexistes et aggressives qui inondent l’espace public dans lequel ceux-ci se retrouvent quotidiennement baignés (et nous avec) ?
Bref, nous n’avons pas trouvé (à l’heure qu’il est) une façon constructive et intelligente de traiter la question de l’insécurité. Donc, nous nous taisons. Vous trouvez ce choix contestable ? Libre à vous de nous soumettre des articles qui traitent de façon constructive de ces questions « oubliées » ou « négligées ».
Tout à fait d’accord avec toi Mathieu! Le sentiment que nous avons en vivant ici n’est pas un sentiment de peur, bien au contraire. D’ailleurs en y regardant bien, la police n’arrête pas de faire des rondes, une vieille voisine a d’ailleurs été ramenée chez elle par des agents car elle avait du mal à se déplacer, nos espaces verts sont entretenus par des équipes formidables… On pourrait multiplier les exemples. L’insécurité est un sentiment de peur il s’agit donc d’une perception, alimentée ou non par des causes extérieures. A cela je réponds: » Sortez, rencontrez vos voisins, créez du lien social, réinvestissez les espaces publics et votre perception changera. 🙂 »
Merci Céline, pour ce commentaire.