Sous-utilisée depuis des années par la STIB, la partie ancienne du dépôt de la Chaussée de Haecht a vu sa façade nettoyée fin 2014, et le bâtiment devrait être rénové cette année. Ces anciennes écuries dans ce quartier central de Schaerbeek accueilleront bientôt un apéro hebdomadaire, et sans doute un marché bio puis d’autres activités suivront. Ezelstad a mené l’enquête sur ce projet.

Non loin de la maison communale de Schaerbeek, entre la Chaussée de Haecht et les rues Rubens et Royale-Sainte-Marie, la STIB possède un dépôt de tramways. La société de transports publics y exploite la partie côté Place Pogge et chaussée de Haecht. Mais de l’autre côté, rue Rubens, les lieux qui abritaient les écuries des anciens trams hippomobiles ne sont plus utilisés depuis 1997. Ces bâtiments commençaient sérieusement à se détériorer, à tel point que la « conciergerie » a due être murée pour éviter tout accident.

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Parallèlement, pour lutter contre les façades non entretenues sur son territoire, la Commune de Schaerbeek instaurait en 2013 une taxe pour inciter les propriétaires négligents à rénover leur bien. A 55 euros le mètre de façade multiplié par le nombre d’étages, la STIB a vite fait son calcul: elle avait plus intérêt à rafraichir ses murs plutôt qu’à payer… A la grande satisfaction de Denis GRIMBERGHS, échevin des Finances: « Vu la sous-utilisation manifeste de ce bâtiment, le sujet de la rénovation figurait depuis 1994 sur la table des politiques. Ensuite, après cette première phase de rénovation, la STIB a eu l’idée d’y installer un hôtel d’entreprises, avec le soutien de Schaerbeek ».

Jean-Michel MARY, directeur-adjoint des relations institutionnelles à la STIB, confirme: « Nous avons monté un projet pour solliciter des fonds FEDER en vue de réaffecter le bâtiment » (le Fonds Européen de Développement Régional). Il serait en effet dommage de ne pas revaloriser ces bâtisses édifiées entre 1874 et 1900, de style « structure à colonnes en fonte et plafonds en voussette de brique » – similaire à l’entrepôt B de Tour et Taxis, si vous connaissez. Vous pouvez visionner des images du dépôt de trams avant sa rénovation en 2013 sur le site Iris Monument.

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Des Apéros « Les Ecuries »? Des halles bio? Une brasserie? Une boulangerie? Un traiteur…?

A l’image de ce qui a été mis en place aux Tanneurs à 1000 Bruxelles près de la Gare de la Chapelle, les candidats pour ces « Ecuries » aimeraient y développer un lieu convivial et dynamique, centré autour d’un marché bio. « Nous avons là un espace potentiel de 800 m² pour un marché, s’enthousiasme Patrick LENTZ, gérant de l’épicerie bio tea-room Namasthé. Nous pourrions travailler en lien avec BioWallonie, un groupement d’agriculteurs bio qui obtiendraient ainsi des débouchés pour leurs produits locaux ». Mais Patrick n’est pas encore certain de s’engager sur une convention de seulement six mois avec la STIB. Pourtant, « dès la fin janvier, on inaugurera « Les Apéros du Parc – Quartiers d’Hiver » chaque vendredi, confie Paul-Henri GUILMIN pour Les Apéros du Parc Josaphat. J’ai un accord provisoire avec la STIB sur ce point: ce sera comme un coin dans leur porte pour maintenir une ouverture. Nous pourrons ensuite amener davantage de commerçants, avec une extension d’autres jours de la semaine. » A commencer par le marché espéré début février.

Le projet de réaménagement est piloté par Citydev.brussels, agence de développement de la région de Bruxelles-Capitale, présidée par Denis GRIMBERGHS. « Nous sommes partenaires de la STIB qui a introduit ce dossier dans le cadre de la prochaine programmation FEDER. La cellule dédiée de l’administration régionale se charge de la réception des demandes. » explique Marc RENSON, son directeur de l’Expansion Économique.

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Plusieurs candidats HORECA se sont présentés, parmi lesquels Philippe DEBROE du Kriekenboomsage, « La légende du griottier », associé avec Bernard LEBOUCQ de la Brasserie de la Senne. Leur envie? Produire au dépôt de la rue Rubens une kriek locale, à partir des griottes récoltées au grand verger communautaire du Kriekenboomsage, rue Navez. « Ce projet permettra d’utiliser intelligemment la production de nos « griottiers Schaerbeekois », une variété typique qui n’était plus cultivée sur notre commune depuis des dizaines d’années, avec la forte urbanisation de Schaerbeek du début du XX^ème siècle. Ce nouveau lieu pourrait créer plusieurs emplois et faire découvrir aux touristes cette partie méconnue du patrimoine populaire de Schaerbeek, comme notre Pogge. » Car les Ecuries sont voisines de la place Pogge, du nom du héros schaerbeekois de la fin du XIX^ème siècle, fêté chaque année avec le festival « Alles es Just ». Avec en plus l’attrait du marché bio et du Musée Schaerbeekois de la bière sur l’avenue Louis Bertrand toute proche, « et l’arrivée future du métro Place Colignon, un pôle d’activités dynamique va se développer dans ce quartier », espère Denis GRIMBERGHS.

Surtout, « ce serait la première fois qu’on produirait une Kriek avec des fruits d’arbres réellement cultivés à Schaerbeek, se félicite d’avance Philippe DEBROE. Mais on parlera plutôt d’une ‘gueuzerie’ que d’une brasserie, car le brassage lui-même ne se ferait pas à Schaerbeek, juste le refroidissement et la maturation en fûts de chêne de brassins produits à la Brasserie de la Senne à Molenbeek ». Mais attention, tempère Jean-Michel MARY de la STIB, « l’installation de la brasserie ne sera techniquement pas possible avant rénovation complète du bâtiment, donc dans le meilleur des cas, pas avant 2017. »

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Outre le marché bio et la brasserie / café, les promoteurs des Ecuries ambitionnent aussi d’y implanter une boulangerie. Ce serait « la flamme olympique du projet pour attirer du monde, affirme Paul-Henri GUILMIN. Mais il sera difficile de trouver un vrai artisan qui saura préparer du bon pain croustillant dans un vrai four à bois, à base de farines bien moulues, sans additifs ni gluten. » Un fromager / boucher / traiteur et un restaurant « slow food » pourraient aussi trouver leur place, et encore d’autres activités comme un coin pour enfants. Certaines parties non accessibles au public hébergeraient des bureaux ou une pépinière d’entreprises, un peu comme ce qui se fait à La Lustrerie au 153 Rue des Palais à Schaerbeek.

Rendez-vous au printemps 2015 pour connaître la suite…

Toutes ces activités aux Ecuries seraient encadrées par une charte de fonctionnement signée par ses différents acteurs, groupés en une ASBL pour le cadre juridique et les relations avec les institutionnels comme la Commune et la STIB, qui maintiendra son exploitation pour ses trams Chaussée de Haecht et prévoit la rénovation de la « remise basse » accessible par la place Pogge.

Mais avant tout cela, « les projets sont à l’étude au niveau de la cellule FEDER de la Région Bruxelles-Capitale pour choisir les « lauréats », précise Sylvie LAHY du cabinet du Ministre-Président Rudy VERVOORT, service Développement territorial, Contrats de quartier, FEDER et Rénovation urbaine. Environ 200 dossiers sont à l’examen technique pour l’instant. A partir de janvier, ils pourront ainsi être présentés aux Comités d’évaluation prévus par la procédure de sélection. Notre objectif est de parvenir à présenter toutes ces analyses au gouvernement en mars, de manière à ce qu’il puisse désigner les porteurs de projet retenus au début du printemps 2015 ». Et de gros travaux de rénovation sont à prévoir, pour une ouverture globale attendue pas avant début 2016. Après désignation des lauréats, la Cité des Ânes vous donne donc rendez-vous au printemps prochain pour la suite de ce dossier…

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Texte: Clément D. – Photos: Mathieu S.

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