Selon Worms, il existe aujourd’hui une douzaine de composts collectifs ou « de quartiers » à Schaerbeek. L’un d’eux se trouve dans l’intérieur d’ilot Kessels-Fiers-Coteaux, en aval du parc Josaphat.
J’ai fait le connaissance d’Eric à l’occasion de la SERD (Semaine Européenne de Réduction des Déchets, 22-30 novembre 2014). Ce jeune Bruxellois travaille aujourd’hui pour Worms, une association ixelloise dont l’objectif est d’encourager les gens à composter leurs déchets : concrètement, l’association organise des formations, des bourses aux plantes, des bourses aux vers… Elle offre également toutes sortes d’outils utiles au lancement de composts collectifs ou individuels : des composts de quartiers, de jardins ou d’appartements (vermicomposts). Voici l’interview qu’il m’a accordée dans le cadre de l’émission de « Bruxelles Ma Belle » de Radio Alma (101.9 FM).
« Il est clair qu’à l’avenir on va avoir de moins en moins de ressources, qu’on va valoriser de plus en plus les déchets et qu’il y aura une demande pour le compostage, puisqu’on appauvrit les sols et que le compostage permet de nourrir les sols (…). On a 80 composts de quartiers aujourd’hui à Bruxelles. Si on pouvait en avoir un dans chaque quartier de Bruxelles, pour que chaque citoyen puisse composter, là ce serait le bonheur. Mais c’est une question de moyens » (…) Plus on mettra de budget [dans le processus de revalorisation des déchets organiques], plus on aura un sol qui sera riche, plus on aura de recyclage, moins on aura de déchets qui seront incinérés. C’est ça le challenge : ne pas brûler les matières organiques » (Eric Pellerin, interview du 24 novembre)
Un combat que certains habitants de Schaerbeek ont déjà commencé à prendre à bras-le-corps. Tous les dimanches après-midi aux alentours de 17h, les riverains des rues Fiers, Coteaux et Kessels organisent par exemple une collecte de déchets organiques qu’ils incorporent ensuite dans leur compost de quartier, situé au fond de l’Espace Kessels (51, rue Kessels). Le mois dernier, Michel – un des habitants du quartier – m’a invité à faire le tour du « triangle » Kessels-Fiers-Coteaux afin de prendre quelques images de cette activité conviviale et éco-responsable.
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J’y apprends que la clé d’un compost réussi repose sur un bon équilibrage entre les matières vertes et humides, riches en azote, et les matières brunes et sèches, riches en carbone. Dans le compost : il faut environ 30% de matières carbonées pour 70% de matières azotées. Tout au long du processus de compostage, le contenu du composteur doit rester correctement oxygéné ; il est donc important de le retourner à intervalles réguliers.
Presque tous les déchets de cuisine sont compostables : filtres à cafés, sachets de thé, coquilles d’oeufs brisées et épluchures de légumes. Les épluchures d’agrumes, les restes de pain, pâtes, riz, poisson et de viande s’incorporent plus difficilement. Pareil pour les déchets du jardin, ils sont presque tous compostables. Il faut toutefois éviter d’incorporer de grandes quantités de gazon fraichement coupé, les herbes montées en graines, les tailles d’arbres malades, les feuilles de noyer, les feuilles de chêne et les coupes de thuyas résineux.
Au fait, une prime communale est offerte à l’achat d’un fût à compost ou d’une vermicompostière. Pour plus d’infos, contactez le service Eco-conseil de la commune (02/244.72.28, ecoconseil@schaerbeek.irisnet.be).
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Par Mathieu