Le Collectactif existe depuis un peu plus de 2 ans. En seulement deux ans, ce collectif de sans papiers est parvenu à créer ce qui est aujourd’hui devenu … une des principales initiatives de récup’ et de solidarité alimentaire en région bruxelloise.
Concrètement, le collectif récupère, distribue et transforme deux tonnes d’invendus chaque semaine, et cela avec le concours d’une série de marchands et maraîchers de Cureghem et de Dilbeek. C’est beaucoup. Toutefois, la quantité récoltée est fort petite si on la compare aux centaines de tonnes qui sont envoyées chaque semaine à la benne à ordure en région bruxelloise. Plus de 25.000 tonnes par an.
Par ces activités de récupération, de partage et de transformation des invendus, le Collectactif cherche à éveiller les gens à la question du gaspillage et de la solidarité. Mais, pas seulement. Il défend aussi un message politique très fort : les membres de ce collectif à qui la Belgique refuse d’accorder le titre de “citoyen” ont choisi de prendre ce rôle par eux-mêmes et cela à travers diverses actions, comme celle d’assurer l’intendance du parc Maximilien, l’été dernier.
Enfin, ils ont choisi d’impliquer d’autres personnes (précarisés ou non, et avec ou sans sans titre de séjour) à se joindre à eux, notamment via Toestand VZW, La Communa ASBL et l’ASBL Cureghem.
Lors des activités du Collectactif, tout le monde loge à la même enseigne. C’est-à-dire que les personnes “en demande d’assistance” et celles qui “portent assistance” ne sont pas forcément celles qu’on croit : les rôles sont interchangeables. Et, les membres du collectif insistent beaucoup sur cette horizontalité : Ils définissent leur activité comme une activité de solidarité (et surtout pas de charité).
Crédit photo : Collectmet
Comment sont-ils parvenus à créer ce projet génial et tout à fait inédit à partir de presque rien ? Peut-être en se disant “rien” c’est déjà beaucoup : c’est-à-dire qu’ils sont arrivés à remplir un série de vides dans la société bruxelloise. Je parle des “vides” qui se trouvent au bout de nos chaînes de distribution alimentaire, bien sûr (et qui conduisent tout droit vers la benne à ordures), mais aussi de ceux qui se trouvent au bout des réseaux d’entraide, de solidarité entre personnes et qui conduisent tout droit vers … on ne sait où (mais ça n’a pas l’air chouette).
Enfin, le collectif offre des repas conviviaux et fraternels, lors de ses « tables d’hôtes à prix libre », qui se tiennent le mercredi soir à La Communa (44, rue des Statuaires, 1180 Uccle) et le samedi soir à l’Allée du Kaai (49, avenue du Port, 1000 Bruxelles).
_
par Mathieu
Bonjour,
Pour le samedi 5, c’est accessible à tous? faut-il réserver? et le site josaphat, c’est-à-dire dans le parc? ou à une autre adresse?
Très belle initiative en tout cas!