Voici une petite vingtaine d’extraits de films qui ont été tournés à Bruxelles entre 1967 et 1977. Oui, mais, saurez-vous reconnaître les lieux de tournage ?

1. Le Départ (Skolimowski, 1967)

Le Départ est un film réalisé par le cinéaste polonais Jerzy Skolimowski. Écrit en un peu plus d’un mois, et tourné en 27 jours avec une équipe réduite. Il raconte l’histoire d’un garçon coiffeur désargenté qui cherche par tous les moyens possibles à acquérir une voiture, une Porsche, pour participer à un rallye automobile. Tous les dialogues de ce film tourné en février 1967 sont en français, langue dont Skolimowski ne comprend alors pas un traître mot. Boudé lors de sa sortie en salle, le film sera évalué positivement, à partir de la fin des années 1990, comme une oeuvre importante de la « Nouvelle vague ».

2. Je t’aime, je t’aime (Renais, 1968)

“Je t’aime, je t’aime” est un film de science-fiction d’Alain Resnais, d’après un scénario de l’écrivain Jacques Sternberg. Il raconte l’histoire de Claude Ridder : un employé de bureau qui – après avoir raté son suicide – se voit proposer de prendre part à une expérience de voyage dans le temps qui n’a jusqu’alors été testée que sur des souris … Une équipe de scientifiques propose de lui injecter une substance, laquelle lui permettra de revivre une minute de son passé. Claude accepte, reçoit la dose prescrite, et est ensuite placé dans une machine en forme de kroupouk géant. Mais l’expérience tourne mal …

3. La bande à Bonnot (Fourastié, 1968)

La Bande à Bonnot (ou « Les Anarchistes ») est un film français réalisé par Philippe Fourastié, sorti en 1968. Le tournage du film ayant été en partie perturbé par les événements de mai 68, la scène ci-dessous a été tournée à Bruxelles. Elle relate un épisode qui s’est produit le 27 février 1912, à Paris : Bonnot, Callemin et Garnier alors volent une Delaunay-Belleville flambant neuve. Un agent de police français – alerté par la conduite dangereuse de Bonnot – tente d’arrêter la voiture. Il demande les papiers du véhicule. Garnier alors sort son pistolet et tue le policier, qui – ironie du sort – s’appelait également Garnier.

4. La Rupture (Chabrol, 1970)

La Rupture est un excellent film de Claude Chabrol, sorti en 1970, qui raconte l’histoire d’Hélène, une jeune femme qui décide de divorcer de son mari toxicomane (Charles) et d’emmener avec elle Michel, son petit garçon. Mais le beau-père d’Hélène, un homme riche et puissant, persuadé que la jeune femme est à l’origine de la déchéance de son fils, fait tout pour que le divorce soit prononcé contre elle …

5. Le voyou (Lelouch, 1970)

« Le voyou » est un polar de Claude Lelouch, également sorti en 1970. Il relate l’histoire de Simon, aka « le Suisse », un prisonnier qui fait une tentative d’évasion et se réfugie dans un cinéma où il embrasse une jeune femme pour échapper aux policiers qui le poursuivent. Cette dernière héberge Simon … et tombe amoureuse de lui. Simon lui raconte pourquoi il a été écroué.

6. Home Sweet Home (Lamy, 1973)

Home Sweet Home est un film franco-belge réalisé par Benoît Lamy sorti en 1973 également connu sous les titres Le home se révolte ou La Fête à Jules. L’action du film se déroule dans une maison de retraite bruxelloise dont les pensionnaires vivent seuls, malheureux, abandonnés. Un assistant social prend à coeur leurs problèmes, et s’oppose à l’autoritarisme de la directrice de l’établissement, ce qui lui vaut d’en être mis à la porte. Cela provoque la révolte des pensionnaires … Home Sweet Home est un des premiers films belges a avoir été primés dans les festivals internationaux : meilleur film à Montréal, prix spécial du jury à Moscou, meilleur réalisateur à Budapest. Là-dessus, je vous laisse savourer cette magnifique scène, tournée dans un ancien café colombophile de la capitale !

7. Le Far West (Brel, 1973)

Le Far West est un film franco-belge réalisé par Jacques Brel, et sorti en 1973. Le film commence par la savoureuse rencontre de Jacques Brel et Jacques Jabbour… Jacques et Gabriel se rencontrent à un arrêt de tram – dans une scène qui aurait pu devenir mythique au sein de la communauté gay – puis sympathisent et partent ensemble pour le Far West en prenant sous leur protection une jeune femme paraplégique. Le scénario est influencé par Luis Buñuel et la réalisation par Claude Lelouch, qui y jouera d’ailleurs un petit rôle.

8. La Cage aux Ours (Handwerker, 1974)

La cage aux ours est un film de Marian Handwerker qui raconte l’histoire d’un ancien mineur, de son fils commerçant et de son petit fils lycéen. “Bernard a 17 ans. L’âge du mal d’être, de l’enthousiasme et de l’incertitude. L’âge de la révolte. Il est lycéen. Il aime Julie, la musique et la liberté. Son père Léopold en a plus de quarante. L’âge mûr. L’âge du destin où tout s’effrite et se fige en même temps. Son destin prend la forme d’un supermarché que l’on construit à cent mètres de chez lui. Il est propriétaire d’un petit commerce et voudrait le rester. Le grand-père a l’âge de la mémoire défaillante et du souvenir. Ses souvenirs sont ceux d’un ancien mineur. Quand il quitte le coron pour venir vivre dans la boutique de son fils à Bruxelles, les histoires qu’il raconte à Bernard sont des histoires de lutte et de grève” (4ème de couverture).

9. Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles (Akerman, 1976)

« Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles » est un film franco-belge de la réalisatrice Chantal Akerman qui évoque, par un enchaînement de plans fixes, le quotidien à horaire fixe d’une Bruxelloise – mère d’un garçon de seize ans –  qui se prostitue chez elle, sur rendez-vous. Pour Akerman, il s’agit d’un « film sur l’espace et le temps et sur la façon d’organiser sa vie pour n’avoir aucun temps libre, pour ne pas se laisser submerger par l’angoisse et l’obsession de la mort ».

10. Providence (Renais, 1977)

Providence est un film de Alain Resnais, sorti en 1977, qui décrit le processus de la création littéraire. « Pendant une nuit d’ivresse, une vieil homme malade va mélanger ses fantasmes à la réalité, avec les membres de sa propre famille. Au début, tout est relativement clair, mais au fur et à mesure que la nuit avance, tout devient confus. Le matin, les différents personnages rêvés se retrouvent pour un repas d’anniversaire » (source).

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