Les responsables des « Apéros du Parc » ont signé avec la STIB un contrat d’occupation précaire qui les autorise à se servir des anciennes écuries du dépôt des trams, au croisement de la rue Rubens et de la rue Royale Sainte-Marie. Ils ont ouvert leurs portes vendredi dernier, après 25 jours de travaux. C’est la même formule et les mêmes prix qu’au parc Josaphat. A une différence près : le quartier.

Dans les rues situées à proximité du kiosque à musique du parc Josaphat – avenue Eisenhower, rue des Azalées et rue des Pâquerettes – le revenu moyen par habitant est supérieur à 15.000 EUR par an. Autour du dépôt des trams – chaussée de Haecht, rue Rubens et rue Royale-Sainte-Marie – il avoisine plutôt les 8.000 (source : monitoring des quartiers). Les responsables des Apéros du Parc comptent-ils appliquer la même recette et les mêmes tarifs à la rue Rubens qu’à la rue des Azalées ? Je ne sais pas … On ne peut pas vraiment leur reprocher d’avoir voulu lancer ce projet de « quartier d’hiver » ; on est en revanche en droit se demander si la formule telle qu’elle existe aujourd’hui répond aux attentes et aux besoins au sein de ce quartier plus populaire. Je n’ai pas la réponse.

Samedi dernier, j’ai rencontré les deux responsables des apéros – Barbara Ntidendereza et Paul-Henri Gilmin – qui m’ont parlé de leurs travaux et de l’immense ‘potentiel’ du bâtiment : « Au-dessus, c’est magnifique. Il y a une grande pièce, avec une fenêtre en rond, un oeil de boeuf ». Je leur ai demandé comment la nouvelle de la création de ces « apéros quartier d’hiver » avait été reçue parmi les gens de quartier. « Les gens sont ravis – me répond Paul-Henri – ils sont contents qu’il y ait de nouveau une vie. Et alors, il faut nous laisser un peu de temps, mais on va organiser un samedi pour les voisins. C’est aussi un endroit pour eux ».

Au croisement de la rue Rubens et de la rue Royale Sainte-Marie, je rencontre le responsable du Night Shop du coin, qui est en effet ravi du succès de la première édition : « ça faisait longtemps que c’était vide. Maintenant, il y a beaucoup de gens qui viennent. C’est bien ». Dix mètres plus loin, un riverain se montre beaucoup plus perplexe …

« Cela fait 25 ans que c’est inutilisé, puis, du jour au lendemain, poum : des affiches. « On ouvre » « apéros ». Par curiosité, je suis rentré hier. Parce que j’aime bien savoir ce qui se passe dans mon quartier (…) Je ne sais pas, chacun sa vision des choses. Moi, j’aurais préféré qu’il y ait une maison des jeunes, des habitations, des trucs sympas quoi. Mais, c’est bien, comme ça tous les gens de Schaerbeek se verront une fois par semaine à l’apéro »

_

Par Mathieu

share this