L’histoire se déroule à Schaerbeek, rue de la Ruche. On y trouve un homme qui aménage, des paquets à déballer… Notre nouvel habitant ne se lave plus, ne se nourrit plus que de miel et commence à avoir d’étonnantes pensées. De sa fenêtre, il observe régulièrement la locataire d’en face : une femme libre, des hommes qui défilent. Il est fasciné par elle. En dehors d’elle, plus rien ne l’intéresse.
La jeune femme – qui ne se nourrit, elle aussi, que de miel – a des amies mais aussi un fils, un petit garçon qui grandit très vite, aussi vite que le rhododendron au pas de sa porte. Le narrateur nous délivre quelques précieuses informations sur la vie sexuelle des abeilles.
Plus j’avance dans le récit plus il est difficile pour moi de distinguer le réel de l’imaginaire. Je suis, tout comme le personnage principal, déstabilisée. L’atmosphère est lourde, intrigante. On nage en eaux troubles. On souffle, enfin, lorsque la police intervient et qu’un psychologue-journaliste pose son diagnostic.
Notre homme déballe le dernier paquet, et enfin tout s’éclaire.
Il y a 3 raisons de lire ce livre : (1) d’abord l’auteur est schaerbeekois, (2) ensuite, il a le mérite d’aborder et cela de manière très réaliste la question du délire, des troubles psychiques. Et, (3) enfin pour l’écriture minutieuse, poétique. Savoureuse et sans cire… comme le miel.
« Il s’ensuit un silence rugueux comme un homme sans amour ».
« Cette fois les mots viennent sans effort ! Ils disent les reproches qui habillent la tristesse ».
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Philippe Leclercq, La Rue de la Ruche, Editions L’Harmattan, 158 pages.
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